« Maman, où il est papa ? Pourquoi il est jamais là ? » Cela faisait cinq ans que je vivais dans ce monde et jamais je n’avais pu passé plus d’une heure avec mon père. Pour une enfant, beaucoup de choses n’ont aucunes significations, beaucoup choses restent inexpliquées. Mon père comptait pour moi mais, il n’était là et le pourquoi du comment restait un mystère. Allongée dans mon lit, les paupières lourdes, j’étais sur le point de m’endormir quand je posai cette ultime question à ma mère qui ne savait que répondre. Elle souffrait autant que moi de cette absence mais elle se devait d’être forte pout ne pas que cette famille s’écroule comme un château de cartes. « Je te l’ai déjà expliqué ma chérie, papa a beaucoup de travail mais il t’aime fort ne l’oublie jamais ! » Ma mère me répétait sans cesse cette réplique. Ma mère et lui s’étaient rencontrés quand ils étaient plus jeunes alors qu’elle était en vacances avec ses amis à Hollywood. Quand on est jeune, on est naïf, on fait la fête à longueur de temps, on couche à droite et à gauche mais ma mère, elle était différente. Jamais elle n’a pu profité de sa jeunesse comme les autres et pour cause ! Elle tomba amoureuse d’une grande star de la chanson à seize ans, un amour de vacances ni plus ni moins mais, c’est une fois rentrée à Fawhkam qu’elle se rendit compte qu’elle allait devoir considérer ce jeune homme autrement. Elle était belle et bien enceinte et lui, il était bel et bien trop connu pour tout quitté du jour au lendemain. C’est alors que je fis mon entrée. Ma mère a toujours tout fait pour me protéger, pour me rendre la vie plus facile et normale contrairement à mon père qui n’a jamais été autre part qu’en Amérique. « Jamie Stevenson en concert à Vegas ! » « La superstar Jamie Stevenson à Paris. » « Jamie se promène à Central Park. » Voila à quoi j’avais droit. Des coupures de magazine dans lesquelles j’apprenais qui était mon père. Au début, j’étais heureuse, qui ne rêve pas d’un père connu pour sa voix, pour son talent ?! Ma vie bascula quand des paparazzis suivirent mon père jusqu’à chez moi, du haut de mes sept ans, je me voyais faire la première page des journaux dans les bras de mon père le lendemain matin. « Jamie Stevenson a une fille !! » Ce qui avait le don de m’amuser mit ma mère furieuse. Oui, maintenant je n’étais plus une petite fille comme toutes les autres, j’étais l’enfant d’une célébrité. J’étais différente, tout le monde me considérait différemment !

« Hey les copains, c’est la fille de Jamie Stevenson vous avez vu ! » Où je passais on me reconnaissait, tout le monde savait qui j’étais. La princesse timide et réservée d’autrefois se devait de changer de caractère. J’avais des amis par milliers, des amis que je ne connaissais même pas ! Je faisais ce que je voulais quand je voulais mais jamais je n’ai abuser de ma position. Même en grandissant. Pour moi, je n’avais pas de père, il ne vivait pas ici, il n’était pas présent dans ma vie. Je le voyais encore moi souvent qu’étant petite, je ne voulais rien savoir de lui, je le détestais mais j’avais le droit d’être considéré comme l’une des siens. J’étais son seul et unique enfant et j’étais connue contre mon gré. Toutes les filles les plus populaires trainaient avec moi sans que je ne leur demande rien. Tous les mecs voulaient sortir avec moi mais jamais on ne me demandait ce que j’en pensais. J'avais tout pour moi et beaucoup de personne voudrait être à ma place. « Hey Anna ! Tu viens à ma fête ce soir hein ?! » Je ne la connaissais même pas, elle passait devant moi à la cafétéria, le sourire aux lèvres aux bras de charmants jeunes hommes. Je levais donc yeux vers la jeune femme avec un sourire amusé. « Je ne sais même pas où tu habites ! » Lui lançais-je alors qu’elle s’éloignait. C’est alors que je me tournais vers ma meilleure amie de toujours, la seule qui me connaissait réellement et qui savait ce que j’éprouvais, en écarquillant les yeux. « T’en fait pas, elle a ton numéro ! » « Tu… C’est vrai ! Bon et bien, si je suis invitée tu y es aussi. Ça va nous changer les idées. » Etre populaire avait quelques avantages ! J’étais invitée à toutes les soirées, j’avais ma place chez les cheerios, mes professeurs se foutaient pas mal de mes résultats malgré le fait qu’ils soient bons et j'avais tous les mecs que je voulais. Mais il y avait aussi des inconvénients comme le fait que j’étais considérée comme une garce, une manipulatrice, une jeune femme prétentieuse qui passait ses journées à critiquer les autres et surtout les étudiants du Glee Club. En réalité, je ne voulais rien avoir à faire en rapport avec la musique, je ne voulais pas entendre parler de célébrités… Je voulais vivre une vie normale mais ça, c’était impossible alors, je faisais comme si cette fille était moi. Je rentrais dans une peau d’un personnage qui m’était complètement différent sans pour autant renier celle que j‘étais.

Malgré le fait que je ne voulais pas entendre parler de mon père, je devais reconnaitre qu’il était au centre de ma vie, dans toutes mes discutions. Il était aussi le sujet qu’il fallait évité avec ma mère car à chaque fois, elle prenait sa défense et constamment, j’avais mon mot à dire la dessus. « Pourquoi tu restes avec lui ?! » J’étais entrée comme une furie dans la cuisine, un magazine à la main alors qu’elle, elle restait tranquillement assise derrière le comptoir de la cuisine ne comprenant pas où je voulais en venir. « Combien de fois vais-je devoir te le dire… » A ma plus grande habitude, je lui coupais la parole pour ne pas entendre ses idioties en posant violemment le livre sur la table. « Alors ça ne te dérange pas ?! Maman, toutes les filles qu’ils se tapent ont mon âge ! Comment tu peux restée avec lui alors qu’il en a rien à faire de toi ? » Ma mère prit le magazine entre ses mains et soupira en regardant la photo qui faisait la une. Comme toujours, Jamie Stevenson s’affichait avec sa petite amie du moment qui n’était pas beaucoup plus vieille que moi. Elle le reposa et parla toujours calmement alors que j’étais énervée, une vraie bombe à retardement. « Anna, c’est ton père et… » « Et t’es vraiment trop conne de rester avec ! » Je montais les escaliers quatre à quatre avant de me retrouver dans ma chambre où je pouvais souffler tranquillement. Ma mère ne méritait pas ça, elle n'avait pas le droit de rester avec mais, je ne pouvais l'en empêcher. Ma vie n'est pas faite que de rose et encore pour très longtemps je pense...