✎ PLEASE, DON'T GO.Il était une fois. Les contes de fées commencent comme cela, parait-il. Malheureusement, cette histoire ne commencera pas par là. Elle commence bien avant, en 1990.
John Lloyd et Jezabel Hemingway sont deux adolescents qui viennent de finir leurs études. Diplômes en poche, ils décident d'investir dans une maisonnette fort sympathique, et de se marier. Qui disait que le premier amour était pour toujours, et surtout, plus fort que tout? Je ne sais pas, mais il avait tord. Le couple connait quelques turbulences, et met cela sur le compte de leur ville natale, là où ils ont grandis tous deux. Ils décident de quitter Fawkham pour Londres, où John entreprend des études de droit et Jezabel suit une formation pour reprendre la prestigieuse entreprise de son père. John sort même un livre, tout le monde est heureux! Toutefois, le couple craque. Fini le conte de fées. Le problème venait du couple en lui-même, non de Fawkham. Ils divorcent donc, en mauvais termes, s'évitant comme la peste. Malgré tout, Jezabel a un petit être qui grandit en elle. Oui, elle est enceinte. D'un commun accord, elle en a la garde exclusive, en échange d'une grosse pension alimentaire ainsi qu'un versement d'environ 1 000 livres sterling tous les trimestres sur le compte personnel du bébé, afin de lui assurer un avenir des plus assurés. John préfère rester à l'écart, mais une part du contrats entre les anciens époux stipule bien que s'il veut un jour rencontrer le fruit de leur union, que cela soit dans un, cinq ou dix ans, Jezabel ne pourra pas l'en empêcher. Enceinte de huit mois d'une petite fille, Hemingway, bourreau de travail qui a terminé sa formation malgré sa grossesse, retourne à Fawkham avec sa fille. Roxanne Jude Hemingway-Lloyd nait le jour de Noël : début d'une vie pas des plus simples..
✎ I WANT A DADDY, DADDY COOL.«
Madame Hemingway, j'ai le regret de vous annoncer que Roxanne ne peut pas passer à la classe supérieure. » Jezabel se tourna vers sa fille, qui observait ses genoux. Sept ans avaient passés. Jude était intelligente, douce, indépendante, pas vraiment du genre pleurnicharde et surtout autonome. Le rêve de toute mère, bien qu'elle soit un peu renfermée sur elle-même. Peut-être intimidée par le fait de quitter l'école maternelle? Non. Elle souffrait de l'absence de parents. Comme on dit, « on ne devient pas mère, on est nait comme telle ». Sauf que voilà, Jezabel Hemingway avait tout, la classe, la puissance, l'élégance, la force, sauf l'instinct maternel. Trop égoïste, trop fixée sur son travail, elle laissait souvent sa fille seule, ou avec une adolescente en guise de baby-sitter. Sauf que voilà, ce n'était pas réellement le mode de vie rêvé pour une gamine, qui n'a même pas de figure paternelle. Elle subissait une sorte de dépression, due à l'absence parentale. Elle était fermée, ne faisait rien, ne disait rien, si bien que l'on se demandait si elle avait l'usage de la parole. «
Roxanne, tu referas ton année de CP. D'accord? » Dégoutée par l'échec scolaire de sa fille, Jezabel ne dit rien, tandis que sa fille, bien conscience de l'état d'esprit de sa mère vis à vis d'elle, acquiesçait doucement. Ce n'était pas si grave, après tout.
«
Pourquoi ne parles-tu donc pas, Roxanne? » L'été était étrangement froid, cette année là. Roxanne haussa les épaules, tandis que le « monsieur qui parle beaucoup », comme elle l'appelait lorsqu'elle parlait de lui à Lou, sa baby-sitter, remontait les lunettes sur son nez. «
Vous trouvez qu'il y a quelque chose à dire, Monsieur? » Elle parlait, de sa voix aiguë, un joli soprano enfantin, avec respect et bonnes manières. Elle avait été élevée comme cela, après tout, bercée dans les dîners caritatifs et professionnels de sa femme d'affaires de mère. Il fronça les sourcils. «
Vous pouvez m'appeler Jude, aussi. Comme Loulou - ma baby-sitter et la fille des voisins - elle m'appelle. Je préfère qu'on m'appelle comme ça aussi, Jude c'est beau, comme la chanson des Beatles! Hey Jude, don't make it bad, take a sad song.. » Elle continua de chanter, tranquillement, se balançant légèrement. Elle aimait chanter, et elle avait une jolie voix. Un joli p'tit bout de chou qui chantait. Le psychologue resta ébloui par la voix de la gamine, et aussi par la justesse des notes qui sortaient de sa bouche, comment elle articulait bien correctement. Elle aimait chanter, et cela ne la dérangeait aucunement de le faire en présence d'un inconnu. Elle termina sa chanson, puis regarda le vieil homme. «
Et pis, il parait que c'est mon papa qui a choisit ce prénom. » Voilà peut-être un point qui pouvait être problématique chez le jeune Jude. Le grisonnant observa avec attention la fillette, écrivant quelques petits choses sur son bloc-note. «
Et, Jude, où est donc ton père? » La mine enjouée de la gamine se changea en une expression plus sérieuse, posée, avec une teinte de mélancolie. Elle haussa les épaules tandis que le psy se grattait la barbe de deux jours sur son menton. «
Je sais pas. Je voudrais bien savoir, mais je sais pas. J'le connais pas. »
✎ FAMILY PORTRAIT.«
Donc.. Tu es mon père. »
Elle avait parlé calmement, se perdant dans la contemplation de sa tasse de chocolat chaud, qu'elle serrait dans ses mains comme pour se réchauffer tant dis que la pluie tombait bruyamment en dehors du café. John se contenta d'acquiescer d'un signe de tête, silencieux. Un peu gênés, voilà ce qu'ils étaient. En dix-huit ans, c'était la première fois qu'ils se voyaient. John, après avoir passé un coup de fil à son ex-femme lui annonçant qu'il souhaitait rencontrer leur fille, avait été la chercher à son entraînement de badminton et l'avait emmené là histoire de faire connaissance. «
Tu.. Tu sais, Roxanne, je ne veux pas te précipiter. Je.. Je comprends que venir dans ta vie, comme ça.. Ça doit être dur et saches que je suis vraiment désolé pour ne pas avoir assumer mon rôle de père et que je comptes bien me rattraper. » Elle releva doucement les yeux vers lui, son visage légèrement penché sur le côté. Elle resta silencieuse un instant, tant dis que son paternel essayait de soutenir son regard du mieux qu'il pouvait. «
Jude. Je.. On m'a toujours appelée comme ça, depuis mon enfance. Donc, continua-t-elle après une légère pose,
pour toi comme pour tout le monde, je m'appelle Jude. Et.. Je.. Je sais que c'est compliqué pour toi aussi. » Il haussa légèrement les sourcils. Elle semblait avoir hésité de ses traits de caractère. Qui sait imposer ses choix, dure là dessus, mais d'une voix douce. Et elle semblait mature pour son âge, car il savait que certaines adolescentes, bien qu'arrivées à la majorité, auraient pété leurs câbles et en l'envoyant paître. Mais non, Jude avait comprit. «
Et puis.. commença-t-elle à confesser d'un ton un peu timide,
Je sais que c'est toi qui a choisi ce prénom. Donc.. D'une certaine façon, j'avais l'impression d'être proche de toi, en me faisant appeler ainsi. » Il ne pu s'empêcher de sourire avant de prendre une gorgée de café. Il l'aimait déjà. En un sens, c'était normal. C'était son enfant, après tout. Mais il sentait comme un lien, comme déjà défini, entre eux. Il s'était attendu à plus de résistance, à un peu de haine, mais pour le moment, il n'y avait qu'un peu de gêne. Il soupira, passa une main sur son crâne. «
Tu sais Rox..Jude, je pensais faire bien. Je ne voulais pas que tu te sentes déchirée entre Londres et Fawkham, ta mère et moi.. » Elle lui fit un signe de la main, l'interrompant et lui faisant comprendre qu'elle savait. Elle avait deviné ce qu'il s'était passé dès que la voiture s'était ralentie à ses côtés, pendant qu'elle marchait sous la pluie battante, cherchant à rentrer chez elle. Dès que son regard avait croisé celui si semblable au sien du conducteur, elle savait déjà que c'était lui, qu'il était là. Il s'était juste présenté poliment, lui avait expliqué qu'il souhaitait rétablir un contact, que sa mère était au courant et qu'il souhait lui offrir une tasse de chocolat, qu'ils discutent. Elle avait semblé un peu fermée au départ, mais maintenant.. Du gêne, beaucoup de gêne. «
J'ai emménagé ici avec ma nouvelle femme. Elle a un fils, de ton âge, Peeta. Je le considère comme le mien, d'ailleurs. Et nous avons eu une fille, de maintenant treize ans, Neelah. » Elle acquiesça doucement. Ainsi donc, un gamin de son âge avait eu le droit à l'amour de son père à elle? C'était injuste, mais elle ne disait rien, restait impassible. Après tout.. Après elle, le monde de son père n'avait pas dû s'arrêter. Plus jeune, c'était un de ses idéals. Son père qui revenait, mais là, elle se retrouvait une deuxième "famille". Si on pouvait dire cela. Blessée, mais elle ne s'y attendait pas réellement, à cause des films qu'elle s'était fait dans sa tête. Elle baissa les yeux, prit un biscuit que la serveuse leur avait proposé. «
J'ai décidé d'abandonner mon métier d'avocat. Je vais me consacrer à l'écriture, tout en devenant le nouveau proviseur de St German. C'est ton lycée, non? » Elle était belle, sa tasse presque vide! Non, elle ne voulait pas le regarder, acquiesça juste. Il arrivait dans sa vie et s'incrustait dans sa vie scolaire? S'en était un peu trop d'un coup. «
Sam - ma femme - va devenir la nouvelle professeur d'arts plastiques. J'espère te la présenter, ainsi que nos enfants, vite. Je suis sûr que vous allez vous entendre parfaitement. »
«
Bienvenue chez nous - et dans la famille - Jude! »
GET OFF, BITCH. J'étais censée être là avant toi, connasse. Sourire ironique et faux sur les lèvres de Jude et Samantha Lloyd, qui s'annonçait comme une femme envahissante, joyeuse, chaleureuse et accueillante, la serra contre elle. Elle n'avait pas l'air méchante, mais Jude ne pouvait empêcher ses pensées qui venaient de la part mauvaise d'elle, de la méchante Jude, jalouse. Elle devait faire avec. Après coup, c'était la gamine de treize ans qui la prenait contre elle. Génial! Heureusement, le fils, qui s'appelait Peeta, resta à l'écart, et ils se contentèrent d'un signe de tête. [...] Trois semaines seulement qu'ils se connaissaient. Au fil des jours, Jude avait apprit à cerner plus ou moins les trois nouveaux membres de sa famille. Sam était gentille, douce, à l'écoute, bref, une gentille belle-maman. Malgré tout, Jude ne pouvait s'empêcher de se sentir méfiante vis à vis d'elle. Pour elle, qui avait grandit avec une femme manipulatrice et froide, une meuf aussi gentille et douce ne pouvait pas être honnête. Mais au fil du temps, elle devait avouer que Sam était vraiment sympathique, et qui était des plus sincères. Peeta, lui, c'était un gentil gars aussi. Pas bavard, pas très démonstratif, préfère rester dans son coin. En revanche, Neelah, la gamine, elle tenait de sa mère! Sauf que elle, c'était franchement une boule d'énergie incontrôlable. Bref, tout allait bien. Bien trop, d'ailleurs. Ça avait dépassé les espérances de John. Il avait enfin la vie familiale parfaite, celle dont il rêvait. Il entra dans la maison de son ex-femme (la porte était ouverte). «
Judie? » Trois semaines qu'ils passaient les journées ensemble. Ils rattrapaient petit à petit le temps perdu, tout en avançant. La maison était vide, apparemment. Laissant son instinct paternel le guider, il monta les escaliers et trouva rapidement la chambre de sa fille, la trouvant sur le lit en train de pleurer, ses valises ouvertes et à moitié remplies. Un bordel monstre régnait dans la pièce. Comme si quelque chose se brisait en lui, John s'approcha de Judie, la prit dans ses bras, la rassurant, la réconfortant, lui demandant ce qu'il se passait. «
J'dois juste.. Par..partir. Je.. J'peux plus. » Il caressa doucement ses cheveux. Il comprit de suite. Elle lui avait raconté, l'absence pesante et quasi-quotidienne de sa mère, les engueulades quand elle était là.. «
Hors de question que tu partes, Roxanne. Tu viens à la maison, c'est tout. »
✎ AT FIRST I WAS AFRAID, I WAS PETRIFIED.UC.
UNDERCONSTRUCTION. [...] «
Judie, baby, pourquoi tu as rejoins le Glee Club? » Elle claqua son casier, plantant son regard dans celui de Jason, le geek du journal du lycée, sans prêter attention à la caméra. «
Arrête de m'appeler comme cela sinon I punch you in the face, bitch. » Il eut un léger mouvement de recul, peureux. «
Pourquoi n'as-tu pas rejoins les cheerios? Coach Brett à l'air bien décidée à t'avoir dans son équipe.. Ha, et ça fait quoi de renouer avec son père? Surtout en sachant que.. » - «
Ta gueule, connard. » (uc)
✎ PERHAPS, PERHAPS, PERHAPS.UC.
UNDERCONSTRUCTION. [...] «
Jude, pourquoi t'as acheté un test de grossesse? J'étais avec Peeta, et on t'as vu sortir de la pharmacie.. » Rosea-Line était une très bonne amie de Jude. Une de ses plus proches. Elle aussi membre du Glee Club. Elle l'avait prit à part pour lui faire part de cette découverte. C'était pour cela que Peeta ne la regardait plus?! Ils ne s'étaient pas reparlé, s'évitaient juste, depuis Noël. Juste des regards. Elle se sentit rougir, puis elle se mit à pleurer. «
Rosy, je.. je.. J'suis pas enceinte, mais.. » Elle ne continua pas sa phrase. C'était trop d'un coup. Elle avait eu du retard sur ses règles, ses humeurs devenaient irrégulières, et comme de juste, elle se sentait fatiguée et étrange. Mais tout allait bien : elle n'était pas enceinte. De plus, elle sortait du cours de littérature.. Rosea la prit dans ses bras. Tout allait bien se passer, maintenant. Tout irait bien.