don't be a drag, just be a queen

F E A T U R I N G. S I L O E B L Y T H E - J A G G E R & L E O H A S T I N G S

Le vent claquait sur les volets en un bruit régulier, rythmant le sommeil de Siloé. Clap, clap, clap. C'était une belle journée qui s'annonçait. La lumière du jour filtrait déjà par les rideaux. Sur la table de chevet un radio-réveil annonçait huit heures douze. L'odeur du café mêlé à celle des pancakes envahissait la maison. Les rares fois où madame Blythe-Jagger était à terre, elle tentait d'être une mère modèle. En vain. Siloé savait très bien que la voisine lui avait préparé les pancakes la veille et que les cafés sortaient tout droit du starbuck, mais l'adolescente faisait comme si de rien était. Elle avalait le liquide infect et beaucoup trop sucré, le sourire aux lèvres, comme elle l'avait toujours fait. « Silo tu devrais peut être te lever, il est tard non ? » La mère de la jeune fille venait d'entrouvrir la porte. Siloé se leva précipitamment, elle jeta un coup d'oeil au réveil posé à côté d'elle. « Bordel maman, tu pouvais pas me réveiller plus tôt, j'ai une répétition du glee club dans quinze minutes, je n'y serais jamais ! » L'adolescente s'activa dans sa petite chambre, regroupant affaires de cours et vêtements avant de courir en direction de la salle de bain. « Le glee quoi ? » demanda madame Blythe-Jagger interloquée. « Tu veux dire les cheerleaders non ? » « Non maman, le glee club, la chorale si tu préféres. Je t'en ai parlé la dernière fois que tu as appelé ! » s'énerva Siloé en claquant la porte de la salle de bain. « Désolé ma chérie je devais avoir la tête ailleurs, je suis très occupée tu sais. » « Oh oui bien sûr, à savoir si tes putain de voyageurs préfèrent du café ou un soda et si ils veulent ou non un sachet de bretzels. » Siloé ne pouvait pas le voir, mais à ce moment précis, le visage de sa mère se décomposa et une larme coula le long de sa joue. La petite brune avait été dure avec elle, mais madame Blythe-Jagger savait pertinemment qu'elle avait raison. Elle n'était jamais là pour sa fille. Depuis la mort de son père Siloé avait été seule. Comme si la disparition de son père avait entrainé celle de sa mère. Après avoir revêtu une robe de coton bleu, l'adolescente sorti de la salle de bain à toute vitesse et quitta la maison. « Tu ne veux pas un panca... » Trop tard, elle avait claqué la porte. Le lycée n'était qu'à quelques pas de chez Siloé mais elle savait pertinemment qu'elle serait en retard. Elle courait, jetant de temps à autre un coup d'œil à sa petite montre rose, un modèle enfantin que lui avait offert son père pour ses six ans. La jeune fille ne s'en était jamais séparé. Valeur sentimentale. Lorsque l'adolescente arriva devant le lycée, la sonnerie avait déjà retenti, la cour du lycée était déserte. Elle fixa un instant la grosse horloge, Huit heures cinquante trois. Elle avait déjà près d'une demi heure de retard. Elle couru alors en direction de la salle de répétition. Alors qu'elle arrivait dans le couloir, Siloé aperçu une tête blonde qui regardait discrètement par la porte. C'était un garçon, il portait la veste de l'équipe de football. Léo Hastings, Silo le fréquentait lorsqu'elle appartenait encore aux cheerleaders. Il était le genre de garçon qui détestait le glee club plus que tout au monde et qui enchainait les crasses pour déstabiliser les jeunes choristes. « Tu cherches quelque chose Hastings ? » demanda Silo d'un sèchement. « Si tu comptes leur lancer un fumigènes ou je ne sais quoi, évite ! Je te promet que tu le regretterais amèrement. »

Foutu insomnies. Voilà ce que je me répétais, et le sujet sur quoi je râlais, depuis pas mal de temps. Ça m'arrivait de plus en plus en ce moment et ça ne m'aidait pas vraiment. Enfin si, y avait un point positif.. ça faisait une semaine que je n'avais été en retard dans aucun de mes cours qui commençait à huit heures. Je pense que c'est à cause de mes médicaments ouais. Depuis que j'ai sauté de ce toit à cause de ce foutu pari et que je me suis cassé le bras, j'ai des petites capsules à avaler et qui sont infectes, pour m'aider à guérir. La plupart du temps, je fais semblant de les prendre, j'aime pas les médicaments, j'ai jamais aimé. Mais quand ma mère me le demande, je n'ai pas la force de lui refuser et en prend. Ce matin là, je me lève tôt, vers cinq heures et me met en charge de préparer le petit déjeuner de ma petite sœur. Elle s’appelle Lily et a à peine sept ans, c'est une petite merveille.. Elle n'a jamais connu notre père elle puisqu'ils se sont séparés l'année de sa naissance. Je sais pas si je l'envie ou si je devrais la plaindre. Néanmoins je l'adore, elle et ma mère et je leur fait de fabuleux pancakes façon Léo. Bon j'avoue, ils ont rien de spécial les miens, j'ajoute ni enlève un ingrédient maaais, disons que c'est fait avec le cœur.. Enfilant mes écouteurs, j'allume mon ipod et met la chanson " Barbra Streisand " de Duck Sauce. C'est, je l'avoue, mon coup de cœur du moment. Dansant tout en arrivant à la cuisine, je me met au travail et c'est en chantant de temps en temps tout en remuant mon corps et ma tête que je sers le petit déjeuner. J'ai un peu du mal à bouger, le bras en écharpe depuis une semaine. Je prends ma douche, m'habille, fais mon sac et lorsque j'arrive à la cuisine elles sont réveillées. Je dépose alors un baiser sur la joue de chacune. « Nous avons un Léo bien réveillé et bonne humeur aujourd'hui ! » annonce ma mère d'un ton malicieux à ma jeune sœur. Celle-ci rit et fait « Ouais ! Mais bon, ses pancakes sont toujours aussi pas bons ! » Je lève les yeux au ciel, lui tire la langue, prend un pancake, croque dedans et mâche. Ouais, j'ai du oublier un truc mais c'est pas grave. Je lui retire alors la langue, elle se met à rire de bon cœur et je m'en vais. J'évite de passer trop de temps en leur compagnie, l'aspect de ma mère se dégradant me fait mal au cœur et j'ai du mal à ne pas pleurer en la voyant. N'allez répéter ça à personne bien entendu. J'arrive vite fait au lycée, je commence que dans une heure, même pas à huit heure et j'en profite alors. J'attends que les couloirs se vident et je m'avance vers la porte du gleeclub. Ouais je sais, j'ai rien à faire là mais j'aime écouter ce qu'ils font et justement une voix derrière moi me faisant sursauter me le rappelle. J'attends qu'elle finisse sa tirade avant de me retourner. Je ferme les yeux, prend une grande bouffée d'air puis les ré-ouvres, ennuyé. « Tu me vois sincèrement jeter des fumigènes dans la salle des loosers Blythe-Jagger ? » Je pris une pause, en y réfléchissant, ouais je serais capable. Pour un pari, pas avec motivation valable, et si il n'y aurait personne dedans. Je suis pas aussi mauvais quand même. « Je suis pas là pour foutre la merde ok ? Cherche même pas à savoir pourquoi je suis là, tu ne me vois pas, tu ne m'as jamais vu c'est clair ? » Je planta mon regard dans le sien pour plus d'impact et lui faire comprendre, puis la contourna pour m'éloigner d'elle et de la salle. C'est pas aujourd'hui que je pourrais les entendre.

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Silo n'avait jamais vraiment été amie avec Léo. Ils se contentaient toujours des politesses de rigueur entre footballer et cheerleader. Des salutations cordiales au détour d'un couloir, une accolade à la fin d'un match, rien de plus. Tout ça sonnait faux, tellement faux. Si Siloé avait bien compris une chose lorsqu'elle avait quitté les cheerleaders pour rejoindre le glee club, c'est qu'aucun de ses anciens amis, ou fréquentations, appelez ça comme vous voudrez, n'étaient sincères. Tout n'était que mensonges et sarcasmes. Ils n'étaient pas ses amis, seulement une bande d'hypocrites friqués qui humiliaient, rabaissaient, manipulaient, toute personne se mettant en travers de leur chemin. Siloé savait pertinemment qu'elle avait été comme eux par le passé. Qu'elle aussi en avait fait pleurer plus d'un mais elle voulait oublier. Oublier qu'un jour, elle leur avait ressemblé. Le glee club avait été une sorte de libération. Un bon moyen de se repentir. Un bon moyen de changer, d'être quelqu'un de bien. En quelques moins elle était passé de persécuteur à persécutée. En quelques mois la véritable Siloé Blythe-Jagger avait prit la place de cette inconnue. De cette pétasse aux ongles laqués et aux cheveux soignés. En quelques mois, Silo avait découvert qui elle était réellement. Elle ne voulait pas revenir en arrière. Le jeune footballer attendit un temps avant de répondre. Ce que Siloé prit comme de l'hésitation. « Tu me vois sincèrement jeter des fumigènes dans la salle des loosers Blythe-Jagger ? » L'adolescente éclata de rire, un rire doux, pas un rire moqueur. Si il n'était pas là pour déstabiliser les chanteurs, que fichait il ici à une heure si matinale. Silo haussa les épaules, attendant que le jeune homme s'explique. « Je suis pas là pour foutre la merde ok ? Cherche même pas à savoir pourquoi je suis là, tu ne me vois pas, tu ne m'as jamais vu c'est clair ? » Il paraissait énervé. Silo le fixait sans comprendre. Elle avait fait partie des cheerios, elle savait que footballers et cheerleaders s'en prenaient régulièrement aux gleeks et le fait qu'elle ait changé de camp ne l'empêchait pas pour autant d'être au courant des nombreuses crasses que les populaires avaient fait subir aux choristes. Alors pourquoi Léo semblait il si embarrassé ? Le garçon commençait à s'éloigner rapidement. L'adolescente lui courut après « Hastings, attend ! » cria t'elle au jeune homme. Il eu un moment d'hésitation puis fini par s'arrêter. Une fois arrivé à son niveau, Siloé demanda. « Je te promet de ne rien dire si tu me dit ce que tu faisait devant la salle ? » Elle le regarda droit dans les yeux, attendant la réponse du footballer.

Je savais que ce que je faisais n'était pas bien. Au fond, j'aime pas ce que je fais, ce que je suis même. Oui, je vous l'assure. Vous avez peut être du mal à y croire vu que j'aime jouer avec mon égo comme si il était surdimensionné mais il n'en n'ait rien. Qui s'éclaterait à rabaisser tant de monde ? Surtout ces gens qui eux ont le cran d'assumer leur passion, quitte à s'en prendre plein la gueule ? Ouais, c'est pas moi, ça ne m'amuse pas. J'aimerais bien avoir leur cran, mais après tout, j'ai pas le temps pour leur délire de petite danseuse étoile et chanter tous ensemble avec un beau Happy Ending. Non, la vie c'est pas ça et je le sais déjà, même sans être encore adulte. J'ai pas le temps pour m'amuser à jouer les gentils, les chanteurs bien niais. J'ai une mère souffrante - qui je sais vas bientôt nous lâcher ; ainsi qu'une petite sœur qui sera bientôt orpheline car techniquement, elle connait pas notre père. Et alors quoi ? qu'est-ce qui va m'arriver ? Je vais retourner à Paris chez mon foutu père avec ma petite sœur ? Espérons que je sois déjà majeur et puisse l'entretenir elle et moi, quitte à me prendre deux boulots si c'est nécessaire. Pour en revenir aux gleeks, ouais, je les envies car je pense pas qu'ils aient à penser à ça eux. De plus, je sais pas si je supporterais la pression de mes anciens camarades, et non amis, sur moi qui m'insulteraient. Et avec toutes les merdes que je leur ai fait, ils m’accepteront jamais. Je commençais à partir quand Siloé me rappela. Je pris un moment pour réfléchir et m’arrêtais. Elle me demanda alors pourquoi j'étais là et me promit de ne rien dire. J'haussais un sourcil, surpris. C'était bien la première personne qui me promettais quelque chose et surtout ça, à sa place j'en connais pas mal qui se foutrais de moi et le dirais à tous le monde. Je plantais mon regard dans le sien, allais-je lui dire ? Après tout, elle avait l'air digne de confiance. « Je voulais vérifier que en plus d'être des loosers, on ne vous infligaient pas des chansons bien pourries. Apparemment non, c'est dommage, ça aurait fait un sujet de moquerie de plus. » Putain j'étais con ouais, je sais.

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Siloé jeta un coup d'oeil à sa petite montre. Elle était déjà bien en retard de toute façon, alors qu'elle manque la répétition ou qu'elle y assiste reviendrai au même, inutile de rentrer pour à peine dix minutes de cours. L'adolescente s'éloigna donc de la salle pour arriver à hauteur de Léo. « Je voulais vérifier que en plus d'être des loosers, on ne vous infligaient pas des chansons bien pourries. Apparemment non, c'est dommage, ça aurait fait un sujet de moquerie de plus. » lâcha finalement le garçon, visiblement mal à l'aise. Il n'était pas aussi sûr de lui que lorsqu'il était avec l'équipe de football. Non pas que Siloé l'impressionnait, la jeune fille n'était pas vraiment imposante, mais elle venait de le prendre la main dans le sac et ça c'était tout de suite plus embêtant. Si Silo avait bien compris; les répétitions du glee club intéressait le garçon. Mais pourquoi ? Ça elle devait encore le découvrir. Non pas qu'elle veuilles remplacer le commissaire Maigret, loin de là, mais Léo semblait tellement étrange. Elle voulait savoir ce qui se tramait. « Écoute Hastings je ne suis peut être plus une cheerios mais je sais comment les gens comme toi fonctionne. Alors tu vas me dire ce que tu fabriques ici, si tu ne veux pas que je dise à tous tes petits camarades que je t'ai surpris en train de chantonnais devant la salle du glee club. D'ailleurs qu'est ce que tu fais ici à cette heure là ? Les cours ne commence que dans une heure. » dit elle fermement. Léo blêmit. Visiblement elle avait touché une corde sensible. Ce pouvait il que le footballer qui s'en donnait à coeur joie pour détruire la chorale soit en fait un fervent admirateur du glee club. Cette simple pensée provoqua chez Siloé un rire nerveux. Certes elle imaginait mal Léo danser sur scène en chantant un tube de Rihanna mais il fallait bien croire que tout était possible.

Je l'observa regarder sa montre. Elle était en retard ouais et si elle entrait maintenant, ça ne servirait quasi à rien enfaite. C'est ce qu'elle dût se dire car elle força les choses. Même après ma tirade montrant que je n'ai aucune confiance en elle et d'ailleurs en tous, à vrai dire personne savait pour cette passion secrète, certains s'en doutés, mais très peu, très très peu. Cette fille là, Siloé Blythe-Jaffer, c'était une vraie fouineuse, curieuse, têtue, et je ne sais quoi d'autre encore. Qu'est-ce que ça pouvait lui foutre de me voir là alors que je lui ai affermit que c'était pas pour faire chier son foutu groupe ? Je l'écoutais alors, proférant comme une menace sur moi si je lui disais pas. Cela me rebuta encore plus et je dis d'un ton sec et moqueur : « "les gens comme toi" tu dis ? C'est pas vous qui vous plaignez du fossé que les clans sociaux font entre vous, les loosers et nous autres ? Pourquoi tu te met à jouer à ce jeu dans ce cas. De plus Blythe-Jagger, tu ne sais rien de moi, tu ne peux pas me juger et me mettant dans leur lot, tu ne connais que mon nom. » Je fermais quelques instants les yeux puis déclara « Tu dois être contente d'avoir trouver comme une famille chez eux car c'est ce que ça doit être n'est-ce pas ? Alors pourquoi joues-tu au jeu encore de tes anciennes amies ? Pourquoi me menaces-tu ? De plus, entre toi et moi, ta réputation n'est plus au top et ils préférons me croire à moi qu'à toi, et je ne chantonnais pas. »Je plantais mon regard dans le sien puis partit. Je restais quand même tourmenté et sans savoir ce que je faisais, je revins sur mes pas et m'approcha assez pour lui souffler dans l'oreille : « Tu as du courage Siloé d'affirmer qui tu es et ta passion, je t'envie, tout le monde n'a pas ce courage. Je ne l'ai pas. » J'étais blessé, mais avoir dit cela me soulagea d'une certaine manière.