Marcher dans le couloir n'était pas quelque chose de facile quand on était une gleek de St German High School. J'étais là, les fesses par terre, contre un casier parfaitement inconnu. C'était normal, à vrai dire, et plutôt courant. Ici, on se faisait bousculer très souvent, ou on se prenait des slushies en pleine face. Je m'y étais habitué, en deux ans, même si ça avait été dur au début. Je me relevais difficilement, m'appuyant au maximum sur les casiers. Mon épaule me faisait vraiment mal cette fois-ci. C'était ridicule, je faisais 1m57 pour 42kg et ce footballeur qui venait de m'aplatir faisait au moins deux têtes de plus que moi et le double de mon poids. Forcément, cela ne pouvait que faire très mal. Je respirais un grand coup, ma main sur mon épaule, évitant d'exploser en sanglot à cause de la douleur. Parfois, c'était dur d'être au Glee Club.

Je commençai à déambuler dans le couloir, remplis d'élève, d'un air plutôt malheureuse. La tête baissait, je ne regardais pas qui était là et qui n'y était pas. Quitte à me reprendre un footballeur en pleine face. Mais c'est mon amie Jude que je croisais, par chance. Jude était une jolie brune qui faisait partie du Glee Club, gentille et douce. « Rosie, ça va ? Tu n'as pas l'air en forme. » Je lui fis un petit sourire. « T'en fais pas ça va. » Je regardais autour de moi pour ne pas me prendre un nouveau coup qui m'assommerait pour de bon. C'est là que je le vis, là-bas, prêt de son casier. Mason. Mason était un footballeur, bien sûr, mais absolument pas un footballeur comme les autres. Mason, c'était le footballeur que j'aimais. Nous nous étions rencontré quand j'étais arrivé ici, à St German, et j'avais eu un véritable coup de coeur pour lui. Je ne voulais pas m'attacher et encore moins tomber amoureuse, mais lui m'avait frappé en plein fouet. Nous étions devenus de très bons amis, et plus si affinité. On se voyait tout le temps, le plus souvent seul, en parfaite intimité. Et j'ai rejoint le Glee Club. Cette décision avait totalement changé notre relation puisque lui haïssait le Glee Club. Il nous trouvait ridicules, débiles, ect. Et toute notre relation était devenue ambiguë. « Je ... dis-je à Jude. Je dois y aller. On se voit à la répétition. » Je commençais à partir pour m'éloigner de lui quand il passa à côté de moi, très prêt de moi, me lançant un regard discret, comme d'habitude. « Ne dis pas bonjour, tu te taperais la honte. » Cette phrase était sortie seule. Je ne pensais vraiment pas ce que j'avais dit, mais allé savoir pourquoi, c'était sorti. Je me stoppais net, choquée par moi-même. Ce n'était pas vraiment une bonne chose, d'avoir dit ça. Comme si ça allé améliorer notre situation.

Je sentais que Mason c'était lui aussi arrêté. Il était là, juste derrière moi, et je n'osais pas me retourner pour lui faire face. Comment avais-je pu dire ça ? Est-ce que j'était stupide ? Ou complètement masochiste ? Il allait m'écraser comme un insecte, il n'hésiterait pas. Le couloir était plein de cheerleaders et de footballeurs, il ne prendrait pas le risque de faire comme si on était ami. Même si on l'était. Mon idéal aurait été qu'il m'attrape par la taille et m'embrasse, mais ça, bien sûr, c'était inimaginable. J'espérais tellement qu'il ne soit pas trop méchant. Je n'aimais pas nos disputes. Même quand on était seul, il arrivait que tout parte en vrille, qu'il me pose un ultimatum et que tout finisse en larmes. Mais à chaque fois j'espérais que la dispute suivante se finirait différemment, qu'il m'embrasserait et que tout irait bien. J'étais une salle rêveuse utopiste, c'était clair. Je me retournais doucement. Il me regardait, l'air incompréhensif. « Je peux savoir ce qui te prend ? » Il me regarda directement dans le fond des yeux. J'étais là, pétrifié. Mais pourquoi j'avais dis ça, bon sang ? « Excuse-moi je ... » Il croisa les bras, s'appuyant sur le casier qui se trouvait à nos côtés. Je sentis doucement mon pou accélérer. Je crois que je ne mettais jamais senti aussi ridicule. Normalement, le ridicule ne m'importait que très peu -oui, j'étais dans le Glee Club, c'était donc normal- mais cette fois-là, j'avais envie de partir en courant et de me cacher. Ses yeux ne me lâchaient pas, et je me sentais tellement petite face à lui. « Je sais vraiment pas ce qu'il m'a prit. Je ne comptais pas dire ça à voix haute. » Ne me frappe pas, je t'en supplie, avais-je envie d'ajouter. Victime ? Oui, totalement. Déjà, face à un footballeur, on est une victime. Mais face à Mason, et quand on a cherché la bagarre ... Il faut mieux se faire petite, quitte à passer pour une vraie victime. Mais je savais qu'il ne me frapperait pas, ou qu'il ne me bousculerait pas. Du moins, je l'espérais, car mon épaule ne supporterait pas un nouveau coup aujourd'hui. Et mon coeur se briserait certainement en mille morceau s'il me traitait comme ses amis stupides le faisait.

Nous restions là, je n'osais pas boucher, ne serait-ce que pour remettre mes cheveux en place. « La prochaine fois, fini-t-il par lâcher, tu feras plus attention à tes paroles. » Il me fit un sourire et un clin d'oeil, ce qui me fit totalement craquer. Je baissais la tête, ne voulant pas qu'il me voit avec mon sourire niais. Ne souris pas Rosie, reste neutre. Je soufflai un grand coup avant de relever la tête. Il restait là, avec son petit sourire, à me regarder. J'aimais quand il me regardait. Je me sentais alors en sécurité, malgré le fait qu'il était un footballeur et qu'il aurait pu me lancer un slushie dans la figure d'une minute à l'autre. Quand il me regardait, je n'avais aucun mal à me noyer dans ses magnifiques yeux. Il lança un regard vers les autres élèves, vérifiant que personne ne s'intéressait à nous plus qu'il ne devait. C'est vrai, on ne pouvait pas être vu ensemble. Trop la honte. Je détestais ce genre de petits gestes, qui me faisait sentir comme un poids pour lui. Comme si je n'étais pas vraiment désirée dans sa vie, et qu'il voulait m'effacer. Mais dès qu'il faisait quelque chose comme ça, je savais que quelque chose de craquant suivait. « Tu vas bien ? Il t'est rien arrivée ? » Je regardais mon épaule, souffrant toujours autant. « Tu demanderas à ton imbécile d'ami, Damian. » Il y eu un petit blanc, je ne devais pas trop m'énerver. Après tout, lui n'y était pour rien. « Il m'a mit un coup, je me suis fait mal. Mais ça va, t'inquiète pas. » Je lançais à mon tour un regard vers les autres étudiants. Toujours personne. Je levais doucement la tête, le regardant directement dans les yeux. J'aimais tellement quand il me posait des questions comme ça, et qu'il faisait attention à moi. Avant de rejoindre le Glee Club, il était toujours comme ça avec moi. Maintenant, il est vrai que c'était plus rare, mais du coup j'appréciais à chaque fois qu'il me demandait si j'allais bien. Je sursautais en entendant la cloche sonner. C'était la fin de la pause et la plupart des élèves allaient repartir en cours. Je lançais un regard à Mason. J'allais rester là, peu m'importait le cours de gymnastique. Tout instant seul avec lui était à saisir, et celui-ci tombé parfaitement bien.

« Je suis désolée, j'espère que ça ira. » Je fis un petit sourire, hochant la tête. J'aurais eu envie de me blottir contre lui, là, tout de suite. Mais je ne pouvais pas, alors je restais là, planté, sans rien dire. Je ne bougeais pas, regardant tous les élèves s'affoler et rentrez dans les classes qui se disposaient de par et d'autre du couloir. « On reste ensemble ? dit Mason. T'as pas de cours important ? » Je me retournais vers lui, un grand sourire aux lèvres. J'avais gagné. Enfin, plus ou moins. Nous allions rester ensemble, c'était le principal. J'aurais eu envie de sauter, de danser et de crier. Mais je me contentai de hocher la tête et de dire: « Non, ça devait aller. Du moins, si ça te dérange pas. » Je savais qu'il allait vouloir rester avec moi, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être un poil ironique face à toute cette situation. Ne pas pouvoir lui parler quand il y avait du monde, mais devoir sauter les cours pour avoir un peu du temps à nous deux. Ridicule. Mais tant que je pouvais être avec lui, c'était le principal. Je lançai un regard aux alentours avant de m'apercevoir des escaliers vide. M'asseoir ne me ferait pas de mal, avec cette douleur qui prenait de plus en plus d'ampleur. « Viens. » lâchai-je avant de me diriger vers le grand escalier. Je me posais alors lourdement, laissant tomber mon sac au pied de l'escalier.

Spoiler:

Mason me suivit et vint s'asseoir près de moi, sur l'escalier. Il posa son sac près du mien, a nos pieds. J'avais tellement de choses à vouloir lui dire. Qu'il me manquait, d'abord, et que cette relation était ridicule. Mais ce ne serait que donner le bâton pour se faire battre. Ce sujet était un sujet dangereux qui menait toujours à une dispute. Je ne voulais pas me disputer. Pas aujourd'hui. J'avais trop besoin de lui, même pour une petite heure. Je n'eus le temps de rien dire qu'il m'attira contre lui et m'embrassa avec passion, comme je l'aimais. J'aurais certainement dû le repousser, pour lui faire comprendre que je n'étais pas seulement la pour le distraire quand personne n'était la, mais que voulez-vous, dans ses bras plus rien n'importait. Un footballeur aurait pu nous lancer la machine de slushie entière à la figure que je n'aurai pas bougé des bras de mon beau blond. Il fini finalement par se reculer. Ma main contre sa poitrine, je pouvais sentir son coeur battre la chamade, du moins tout autant que le mien. Il me regarda, et je ne pus m'empêcher de lui sourire. J'étais amoureuse de lui, c'était officiel. « Je supporte plus cette situation Rosea. » C'était reparti. On repartait toujours sur ce sujet, à chaque fois qu'on se voyait. Aucun de nous deux ne voulant quitter son club, ce n'était qu'un cercle vicieux qui n'évoluerait jamais. « C'est plus possible, continua-t-il. Je veux pouvoir faire ce que je viens de faire dès que je te vois et pas seulement quand il y a personne ... » Je passais ma main dans mes cheveux, m'éloignant un peu de lui et baissant la tête sur mes chaussures. Un jour ou l'autre, j'allais devoir choisir. Au fond -mais vraiment au fond-, une petite partie de moi le comprenait. Le Glee Club était tellement mal vu dans l'enceinte du lycée. Mais moi, j'aimais ce club plus que tout. Et j'en avais vraiment besoin. Je le regardais de nouveau, sans sourire. « Mason je ... commençai-je, n'ayant pas la moindre idée de la suite de ma phrase. Je t'aime beaucoup trop. » Et encore une fois, j'avais dit quelque chose que j'aurais mieux fait de garder pour moi. Ce devait être la journée du 'Je dis tout haut ce que je pense tout bas' ou quelque chose comme ça. Désespérée par moi-même, j'enfonçais ma tête dans mes mains. C'est pas possible d'être si conne, pensais-je, a voix basse cette fois-ci. Ce n'était pas vraiment mon genre de parler de mes sentiments. Et dire directement a quelqu'un que je l'aimais, ce n'était carrément pas imaginable.

Je le sentis se rapprocher discrètement de moi et poser sa main sur mon visage. Je levais la tête, le regardant dans les yeux. Nos visages étaient si proches l'un de l'autre, c'était plutôt plaisant. « Si tu m'aimes tant que ça, pourquoi tu restes avec eux ? » Et nous y revoilà. Comme d'habitude, il me demandait encore de quitter le Glee Club. Je lui avais expliqué de nombreuse fois que je ne voulais pas, que je ne pouvais pas. Mais il ne voulait pas comprendre, ce qui était horrible. Je rebaissais la tête. Je ne voulais pas d'une dispute, pas cette fois-ci. Je pris une grande respiration et me retourna vers lui une nouvelle fois. « Tu sais très bien pourquoi. Et je pourrais te retourner la question. Si tu tenais vraiment à nous, tu ferais impasse sur ta popularité. » Je me rendis compte alors que ma réponse pouvait être blessante. Je lui pris alors la main, n'ayant pas envie que cette conversation finisse mal. « Ce que je veux dire Mason, c'est que je ne te demanderais jamais de quitter l'équipe de football, car je sais que tu y tiens beaucoup. Moi, c'est pareil avec le Glee Club. » Je ne savais pas comment lui faire comprendre l'importance du Glee Club pour moi. J'avais besoin de ce club, il n'imaginait pas à quel point. Je l'avais rejoint à mon arrivée ici, car la musique représentée enormèment dans ma nouvelle famille, mais il était devenu tellement important pour moi. Nous étions une véritable famille les uns pour les autres, toujours là pour aider les autres membres. On ne rejetait personne, et ça, les footballeurs avaient du mal à le comprendre. Non, nous n'étions pas des canons en mini-jupes. Non, les garçons n'étaient pas grands et baraqués. Mais nous, au moins, on se respectés, on était vraiment là pour ceux qu'on appelait nos amis. Mais ça, Mason n'arrive pas à le comprendre.

Il soupira. Il faisait toujours ça quand quelque chose lui déplaisé, et plus spécialement quand il s'agissait du Glee Club. Mais quand allait-il enfin comprendre ? Nous étions là, assis l'un près de l'autre, sa main dans la mienne. On aurait pu croire à un petit couple parfait, mais non, absolument pas. Nous n'étions pas et ne serions jamais un couple, à mon grand désespoir. Il reprit la parole, froidement. « Tu compares l'équipe de football à ton équipe de débile ? Sérieusement, je comprendrais jamais pourquoi tu restes avec eux, pourquoi tu t'accroches à eux ! Tu serais bien mieux avec les cheerleaders. Tu ne veux pas avoir le droit de faire ce que tu veux ? Tu ne veux pas devenir populaire ? Ne plus te faire bousculer, ne plus rien recevoir à la figure ? » Il avait haussé le ton sur les dernières phrases, ce qui m'avait bien entendu déplu. Je me reculai un peu, lâchant sa main. Je n'aimais pas quand il était comme ça, brusque et violent. Et j'aimais encore moins qu'il traine mes amis de débile. Après tout, qui pouvait me confirmer qu'il ne disait pas ça de moi, pendant les entraînements de football ? C'est vrai, s'ils étaient des débiles, je l'étais aussi. Quand il me dit tout ce que je pouvais avoir si je quittais le Glee Club, mon coeur se serra. Oui, je savais ce que ça impliqué d'être dans ce club-là. En tout cas, là tout de suite, c'était mon épaule qui le savait plus que quelconque autres parties de mon corps. Les slushies, les bousculades, les mauvaises blagues. J'en avais marre, forcément. La seule solution était d'ailleurs de quitter le club, mais je ne pouvais pas. En fait, je ne voulais pas. Une part de nous tous, dans le club, continuait à espérer qu'un beau jour, les membres du club seraient respectés et appréciés autant que les cheerios ou les footballeurs. Après les nationales de Londres, peut-être. Qui savait. Je restais là, à l'écart, sans rien dire. J'avais eu beau reconsidérer la chose cinquante fois, j'en revenais toujours au même point: J'avais autant besoin du Glee Club que de Mason. « En fait, on a peut-être tout faux, repris-je. On n'est peut-être pas fait pour être ensemble, toi et moi. » Je savais que ce que je disais était ridicule. Je savais que j'avais besoin de lui, que j'en étais folle et que j'aimais je ne pourrais continuer dans ce lycée sans lui. Mais que voulez-vous, je n'avais pas envie de me battre et de lui ressortir une nouvelle fois toutes mes raisons de rester au Glee Club.

Il se leva violemment, ce qui me fit un peu sursauté. Il attrapa son passage et se retourna vers moi, énervé. « Si c'est ce que tu penses, je ne veux pas t'obliger à rester avec moi. Donc, on en conclue que c'est fini. » Je me levais à mon tour, restant tout de même sur une marche, pour faire à peu près la même taille que lui. Je n'aimais pas me sentir petite face à lui. Je n'étais pas bien grande et, même s'il n'était pas le plus grand des footballeurs, je me retrouvais toujours plus petite que lui, ce qui lui donner la possibilité de me regarder de haut. J'aurais voulu l'embrasser là, mais ce n'était pas vraiment le moment, à vrai dire. « Mason, tu sais bien que c'est pas ce que je veux. » Je m'imaginais alors ce que serait la vie s'il n'y avait plus rien du tout entre nous. Marcher dans les couloirs sans n'avoir plus de regard. Ne plus pouvoir lui parler par SMS jusqu'à des heures irraisonables. Recevoir toujours autant de slushies, et parfois même de lui. Non, je n'avais pas envie de ça, vraiment pas. Sauf si lui le voulait. Après tout, je ne pouvais pas le forcer. La question que je me posais maintenant était, que faut-il le mieux: L'avoir à moitié, comme aujourd'hui, ou ne plus l'avoir du tout ? C'était vraiment horrible de ne pas pouvoir montrer mes sentiments envers lui. La seule personne au courant de cette relation, c'était mon petit frère, parce que j'avais une confiance totale en lui. « Tu n'as pas entendu ce que j'ai dit tout à l'heure ? dis-je, d'un ton plutôt calme. Je n'y arriverais pas sans toi, tu le sais. » Je le regardais droit dans les yeux, essayant de garder mon calme. Je ne lancerais pas partir comme ça, il pouvait en être sûr. C'était drôle, d'être autant accroc à une personne. Je n'avais jamais ressenti ça pour quelqu'un, même pas pour mes parents. Mais lui, j'avais besoin de lui comme de personne d'autre. Je pensais à lui tout le temps, et je rêvais de lui presque tous les soirs. J'essayais de le voir le plus possible, même si je savais qu'il allait m'ignorer. Bref, j'étais complètement folle de lui, et il était hors de question qu'il me lâche comme ça.

« Et tu sais aussi que ce n'est pas ce que je veux non plus. » Il resta planté, en face de moi. C'était déjà un bon point, il n'avait pas envie qu'on se sépare. Il était comme moi, plutôt du genre à ne pas dire ce qu'il pense. D'ailleurs, il ne me disait jamais qu'il m'aimait, ou qu'il tenait à moi, ou qu'il avait besoin de moi. D'ailleurs, c'était la première fois qu'il me disait quelque chose comme ça. Il continuait à me regarder, ne détournant pas le regard. Il sourit quand je lui dis que je n'y arriverais pas sans lui. J'avais parfois tendance à parler un peu trop, mais peu m'importait. J'avais vraiment besoin de lui dire à quel point je tenais à lui. « Alors, quitte le Glee Club ! reprit-il. Il avait baissé de ton, ce qui me charmait beaucoup. Si tu ne le quittes pas, il est certain que tu vas me perdre à moi, à un moment ou un autre ... » Je soufflais, n'étant pas vraiment satisfaite de cette réponse. A chaque fois, j'espérais qu'il allait comprendre. Qu'il allait me dire que j'avais raison et qu'il avait été ridicule avec toute cette histoire. Mais non, ça ne se passait jamais comme ça. Jamais. « Mason, je ne peux pas ! insistais-je une nouvelle fois, tout aussi doucement que lui. Ils comptent aussi pour moi, comme ta popularité. » Je ne pus m'empêcher de faire un pas vers lui, de façon à me retrouver très proche de lui. Je posais ma tête sur son torse, mes bras entre lui et moi, doucement. D'habitude, je pouvais facilement m'énerver et trouver des tas de bons arguments. Mais là, je me sentais mal à l'aise, et je n'avais pas envie de ressortir encore une fois ce que je pensais du Glee Club. Il le savait, non ? « Est-ce que tu tiens à moi, Mason ? » Encore une fois je ne savais pas beaucoup ce que je disais.

Il prit mon visage entre ses mains, m'obligeant à le regarder. Intérieurement, je crois que j'avais peur de sa réponse. Je me doutais qu'il n'allait pas dire que non il ne tenait pas à moi, mais sa réponse m'angoissait un peu, allé savoir pourquoi. Il y avait des questions qu'il ne valait mieux pas poser parfois. « Bien sûr que oui je tiens à toi Rosea ! Tu crois que je ferais tout ça, que j'essayerais de te faire quitter le Glee Club, si je ne tenais pas à toi ? » Je ne pus m'empêcher de sourire en entendant la réponse. Il semblait sincère, ce qui me faisait plaisir. Mais je n'allais pas quitter le club pour autant, c'était sûr. « Je ne comprends pas pourquoi tout à changer, lui répondis-je. Tu t'en fichais avant que je sois la petite nouvelle. Certes, j'étais pas au Glee Club encore, mais ça te dérangeait pas de montrer qu'on se connaissait et que tu m'aimais bien. Et ça me manque. » Quand j'étais arrivé ici, j'avais rencontré pas mal de personnes, c'est vrai. Je crois qu'il n'y a pas souvent de nouveaux à St German, et j'étais une véritable bête de foire. J'avais parlé à beaucoup de personnes et toutes très différentes: cheerleaders, gleeks, mais aussi des élèves rebelles, ... Mais la rencontre qui m'avait le plus affecté était celle de Mason. Enfin, a égalité avec Jude, puisque c'est grâce à elle que j'ai rejoint le Glee Club. Mais Mason avait vraiment été présent à chaque fois que j'en avais besoin. Il me suffisait de lui envoyer un message pour qu'il soit là pour moi. Enfin, avant que je m'inscrive au Glee Club, bien sûr. Après quelques secondes de réflexions, je repris la parole, très doucement. « Tu me manques. »

« Mais, je suis là et je le serais toujours. » Il le serait toujours. Je ne puis m'empêcher d'être heureuse à ces mots-là. J'appréciais énormément qu'il me dise des choses comme ça, parce que c'était plutôt rare tout de même. Tous les matins, je me réveillais avec la peur que ce jour soit le dernier à lui parler. J'avais toujours peur de recevoir un texto où il me dirait qu'il ne veut plus me voir, ou quelque chose comme ça. Mais cette phrase venait de mettre fin à mes peurs, ou du moins pour la journée. « On passe du temps ensemble, puis, les SMS aussi. Tu ne peux pas dire que je te manque alors que je suis souvent là ... » Il n'avait pas tort. On passait souvent nos soirées à s'envoyer des messages, ou même à s'appeler. Tant qu'il était seul, nous pouvions parler des heures, et pas seulement du Glee Club ou de toute cette histoire. « T'as raison oui. Et puis, je préfère ça que de ne plus t'avoir du tout. » Je passais alors ma main autour de son cou avant de l'embrasser tendrement.

Spoiler:

Il m'attira vers lui, prolongeant notre baiser. Ce genre de moment était plutôt rare, puisqu'il y avait toujours du monde prêt de nous, et que nous passions la plupart de notre temps à discuter par téléphone. Il fini finalement par écarter ses lèvres des miennes et posa son front sur le mien. Je me sentis mal un cours instant. Je n'aimais pas qu'il me dévisage comme ça, je me sentais toujours tellement bête. Je lui fis alors un petit sourire, plutôt contente. Je préférais amplement des moments comme ça que des moments à se disputer et à savoir lequel de nous deux doit quitter son club. « Tu es si belle.. » lâcha-t-il avant de m'embrasser dans le cou. Je ne pus m'empêcher de rire un peu, même si c'était ridicule. Je n'ajoutais rien, n'ayant pas envie de briser cet instant. Ils étaient rares et précieux, et le moindre instant romantique comme ça entre nous était à saisir. J'adorais être là, entre ses bras, à l'embrasser. Je passais ma main dans ses cheveux, ses doux cheveux blonds que j'aimais tellement. « Plus belle que mademoiselle Stevenson ? » dis-je, d'un ton moqueur. J'avais remarqué qu'Annabeth était plutôt proche de Mason, ce qui, bien sûr, me rendait terriblement jalouse. Anna était une belle blonde sulfureuse, cheerleaders bien sûr. Elle était canon, c'était tout. Et moi, j'étais une terrible jalouse, ce qui forcément ne pouvait pas arranger les choses. Mais Mason pouvait draguer qui il voulait, je veux dire, nous n'étions pas tellement ensemble. Cette relation était très bizarre, et même si là on s'embrassait, dans moins d'une heure on s'ignorerait et ils retourneraient faire comme si je n'existais pas.