« Tu devrais y aller, Judie. Ça te fera du bien de sortir un peu en ce moment. »
Je soupirai. Cela faisait trois jours que nous étions revenus de Londres. Ma grand-mère paternelle, que je n'avais jamais connu, avait fait un infarctus. Elle s'en était sorti, visiblement, et nous avions pu faire légèrement connaissance. Jusqu'à ce qu'elle en fasse un autre, quelques heures plus tard, qui lui avait été fatal. C'était étrange. Rencontrer quelqu'un d'aussi.. Sympathique et intéressant, qui est censé vous être proche, pour déjà lui dire adieu. J'en étais chamboulée, et mon père aussi, si bien qu'il avait préféré rentrer de suite à Fawkham. Trois jours que nous étions enfermés à la maison, dans un silence des plus total. Neelah pianotait doucement sur son ordinateur portable, Peeta.. Peeta ne faisait rien, tout comme moi. Papa restait sur le canapé, à regarder une télévision qu'il ne regardait pas réellement, à dire vrai. Contrairement à Sam, qui semblait agitée de partout. Elle se réfugiait dans le ménage, sûrement pour éviter d'affronter la mine de mort-vivant de mon paternel. C'était dur. J'étais ici depuis août et jamais, jamais il n'y avait eu d'ambiance pareille. Les premiers mots de mon père depuis que nous étions montés dans la voiture pour rentrer à la maison avaient été ceux-ci, ceux qui m'ordonnaient presque de sortir. Je fronçai légèrement les sourcils, m'apprêtai à protester, lorsque je croisai le regard de Sam : il fallait que j'y aille, si je restais dans le même état encore plus longtemps, ça n'allait pas aider mon père. Naturellement, je me levai. « Peeta, tu viens? » Il me fit un signe de tête, qui voulait sûrement dire "plus tard". Il n'avait toujours pas retrouvé la parole, ce qui me désespérait. Embrassant mon père sur la joue, je me réfugiai dans la salle de bain.

J'étais célibataire, c'était un fait. Officiellement, cela faisait bien, au moins, un an. Mais en réalité, c'était depuis avant les vacances de Noël que j'avais retrouvé, avec du mal, mes habitudes de célibataire. Après une grande période de déprime, j'avais décidé de mettre tout ce que j'avais dans le Glee Club. Ma haine, mon amour, tout cela. Le Glee Club avait rendez-vous au Bella Note pour chanter quelques chansons d'amour, et j'y étais conviée. J'essayais de me motiver, de reprendre ma bonne humeur. Sans trop de résultat, mais pour une fille dans mon cas, c'était déjà pas mal. J'arrivai donc au BN (comme le biscuit, ouioui), sagement habillée d'un pull, assez large, beige, et d'un jean plus foncé. Des talons de la couleur du pull, ma veste en cuir, ma frange correctement mise, j'étais prête. Je pris mon sac à main, et je quittai la maison tout en vérifiant que j'avais mes clefs, mon porte-feuille et mon portable. « Salut. » Dis-je doucement, arrivée au restaurant, en me dirigeant vers mes Gleeks adorés. « Rassurez-moi, j'suis pas la dernière? Pas comme d'hab? »

La Saint Valentin : Une fête commerciale ? Absolument pas ! Du moins c’était ce que Spencer pensait. Qu’importe que les magasins s’en mettent plein les poches, ce jour était spécialement réservé à ceux qui s’aiment.
Pas de copains cette année pour S, tanpis… Car même si le garçon qui l’avait filmé la dernière fois l’avait troublée, leur relation était plus étrange qu’autre chose. Non aujourd’hui, la blonde avait tout simplement prévue de passer une soirée avec les membres du Glee club au BN. Parce ce qu’après tout, il s’agissait des personnes qu’elle aimait le plus au lycée.

Elle était arrivée depuis quelques minutes au restaurant, discutant avec les gleeks présents, lorsque son portable vibra : « Si tu change d’avis, tu sais que la fête des cheerios t’es ouverte … » Sa sœur, s’était décidée à la convaincre de l’emmener à une party entre pom pom, dans l’espoir que Spence les rejoigne. Elle soupira. Relevant la tête, remarqua l’arrivée de Jude : « Rassurez-moi, j'suis pas la dernière? Pas comme d'hab? » Elle souria à son amie. Elle n’était pas la dernière, mais presque, et puis il était encore tôt :« Nan mais on t'en veux pas tu sais » répondit-elle en rigolant, comme si Jude était toujours la dernière arrivée et que cela posait un problème aux autres. Un point positif du Glee club, c'est que personne ne se prennait la tête pour des broutilles, alors que les adolescents de leur âge avaient plutôt tendance à faire tout le contraire.
« Alors, qu'est ce qu'on chante ?»

J'ai toujours adoré la St-Valentin et ce malgré que les petits se faisaient rare pour moi à cette période de l'année. Je trouvai que c'est une idée géniale pour les amoureux et étant une grande romantique, je rêvai continuellement qu'un jour, ça serait à mon tour de vivre cette merveilleuse fête ! Pour le moment, je devais de me contenter de fêter la fête des amoureux avec mes amis. Ça tombait bien parce que le Bella Note organisait une soirée pour tout le monde. J'avais donc fait le sondage avant sur facebook, histoire qu'il n'y ait pas que des cheerios et des footballeurs. Une fois rassurée je me préparai.

J'avais enfilé une jolie robe dans les tons de roses - l'une de mes préférées - il ne me restait plus qu'à choisir les accessoires et le tour est joué ! Après une bonne heure de préparation, parce qu'il y avait également le maquillage et la coiffure à faire, je fus finalement prête. Je me dirigeai vers le restaurant italien, dans l'espoir d'y voir une certaine personne.

Lorsque j'entrai dans le restaurant, j'étais stupéfaite. Il était extrêmement bien décoré et l'ambiance était super. Je me levai sur la pointe des pieds pour y trouver des connaissances et mes yeux tombèrent sur le glee club. D'un pas décidé, je me dirigeai vers eux avec un sourire.

« Est-ce que je peux m'incruster ? »

Une intrus, voilà ce qu'elle était.
S était dans sa salle de bain, elle était en train de se faire des anglaises avec son fer en chantant une de ses chansons préférées. Un sourire illuminait son visage. Ce soir, elle allait passer à la phase numéro une de son programme. Cette fille était un peu comme une meurtrière, c'est comme si elle décidait de son destin.
Un fois sa coiffure terminée, elle choisit une robe saumon, assez courte pour mettre ses jambes en valeur. Après avoir vidé le meuble à chaussures par terre, elle trouva enfin celles qu'elle désirait porter ce soir : des escarpins à talons aiguilles gris à paillettes. Strawberry ramassa sa mini pochette grise sous son lit et y fourra son porte monnaie, son Blackberry ainsi que son gloss. De toute façon, plus rien ne rentrait dans ce mini truc !
Elle retourna à la salle de bain pour se maquiller. Du blush assez léger, des fard à paupières brillant, du rouge à lèvres carmin. Elle était enfin prête.
S sortit dans la rue et héla un taxi. « Au Bella Note s'il vous plaît. » Une fois arrivée elle paya le chauffeur et laissa un pourboire généreux.
Elle entra dans le restaurant italien et balaya la salle du regard. C'était chaleureux, mais une seule chose cassait l'ambiance, le Glee Club qui chantait. Elle soupira en les fixant. Allez, tu n'entends rien, courage !, se dit - elle.
Elle repéra une table avec plusieurs filles qu'elle avait croisé dans les couloirs du lycée et marcha dans cette direction, en affichant un sourire le sourire de la gentille S qu'elle savait si bien faire. Strawberry remit une de ses anglaise en place et fit le tour de la table du regard. « Bonsoir, je peut me joindre à vous ? » S accentua encore plus son sourire et poursuivit; « Je suis nouvelle au lycée, je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion de m'apercevoir.. »

Aussitôt, mon regard fut attiré par Rosie qui venait d'arriver, si bien que j'écoutai à peine Spencer.
Un bâtard -dont le patronyme était Carter me semblait-il- de footballeur lui avait envoyé un slushi en pleine face. Rien de bien différent pour nous autres gleek, mais ce slushi avait été spécial car Rosie ne l'avait "réceptionné" comme à l'habitude. Elle avait dû se le prendre dans l’œil ou quelque chose du genre. Mais ledit œil était devenu étrange, enflé et rouge. J'avais failli perdre les pédales, mais dès le slushi expédié, mon père avait surgit de dehors le bureau en hurlant à Carter de se rendre dans celui-ci. Faut dire, faut être con pour lancer un slushi en face du bureau du principal, 'fin.. Je n'avais jamais vu mon père aussi énervé. Il était déjà à bout de nerfs. Résultat des courses? Ce pauvre Carter était viré de l'équipe de foot définitivement et exclu du lycée pendant une semaine. C'était lourd, et depuis le début de l'année scolaire, jamais, jamais, jamais je n'avais vu mon père mettre des sentences aussi lourdes. Ce qui me faisait un peu flipper, c'était les retombées que cela allait voir sur le Glee Club. De plus, il y avait une vidéo qui circulait dans le bahut, assez gênante en soit pour moi. Ce matin, j'avais croisé Carter dans la rue, et il avait fallu que deux individus inconnus jusqu'alors me retiennent. Je l'avais insulté comme pas permis, mais mon père ne m'avait rien dit. De toutes manières, c'était en dehors du lycée et il l'avait cherché ce connard. « Salut ma Rosie. Tu vas mieux? » Personne touche à ma Rosie, je mords. J'avais toujours eu cet instinct protectrice envers les gens auxquels je tenais. Rosea fait partie de ces gens là. On s'était connues quand elle était venue vivre chez son père, et ça avait collé, voilà tout. Et elle était un peu comme une sœur à mes yeux.

« Alors, qu'est ce qu'on chante ? » Je haussai les épaules. La St Valentin, les chansons romantiques.. Jamais été mon genre. Je pris une guitare, posée à côté, commençai à l'accorder à l'oreille tout en fredonnant une chanson bien connue des Pink Floyd. « Du Katy Perry? P't-être du Whitney, mais j'pense pas avoir la voix pour, perso. » Je relevai la tête, un peu pensive.