Aidhàn Dis maman, pourquoi papa il est jamais là ?
Mère C'est un politicien mon chéri. Ces gens là n'ont jamais le temps pour rien. A croire que si il se donnaient la peine de quitter leur fichu boulot une journée, ce serait la fin du monde.
Aidhàn T'aimes pas les policitiens hein maman?
Mère Si...Nan mais en fait pas trop.
Aidhàn ça veut dire que t'aimes pas papa?
Mère Mais si je l'aime mon coeur....à peine . Quesque tu voudras devenir quand tu grandiras ?
Aidhàn Moi? Pas policitien...Moi je veux me balader avec une naméra et prendre pleins de zolies photos.
Mère Tu veux devenir photographe? Quelle bonne idée!
Aidhàn Ouiiii! ze veux devenir sotographe Maman.

Depuis ma plus tendre enfance, sinon depuis toujours, j'ai constamment eu une attirance spécifique envers la photographie. Pour moi, c'était clair, je voulais, je serais et je resterais photographe. Bien évidement, mon politicien de père n'était pas de cet avis. Pour lui, son digne fils devait oeuvrer à reprendre le flambeau. Pouah, plutôt mourir oui. A quoi bon rester débattre des heures et des heures, faire de fausses promesses, perdre son temps dans un milieu qui ne mérite pas qu'on s'en inquiète. Bien sur, ma mère, qui était également une artiste me soutenait. De tout son coeur et du plus profond de son être, à la grande déception de mon père.

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C'était un soir de novembre. La plus tombait drue dehors,mais je n'avais pas le loisir d'écouter les gouttes se fracasser contre la vitre de la fenêtre de ma chambre. Non pas grâce à l'isolation parfaite de la maison, mais plutôt grâce à l'isolation sonore qui provenait depuis une bonne demi-heure déjà de notre salon.

Mère Non Non Non & non . Ce garçon fera ce qu'il voudra de sa vie. On n'a pas à intervenir.
Père Ce garçon n'aura pas le choix. Tôt ou tard, il reprendra le chemin tout tracé que je lui lègue dans la politique.
Mère Tu n'as pas à intervenir. Si il veut devenir photographe. Il le deviendra avec ton accord ou non, en tout cas moi je le soutiens de tout coeur.
Père Vous êtes pathétiques. A ton avis? C'est grâce à tes peintures à deux dollars qu'on a un toit aujourd'hui? Qu'on a assez de nourriture pour vivre. Qu'on a tout ce qu'on désire et que notre fils suit ses études dans les académies les plus prestigieuses du pays? Non. tout ceci c'est grâce à moi. Grâce à ma politique que tu déteste tant. Grâce à mes efforts dont tu ne prend pas compte. C'est grâce à ça que nous vivons encore.
Mère Tu ne te rend même pas compte que tu es entrain de faire vivre à cet enfant le même enfer que t'as fais vivre ton propre père pour que tu reprennes sa ferme. Et toi qu'as-tu fais? Tu as suivis la politique. Ton rêve depuis toujours, alors tu n'as rien à lui reprocher sinon qu'il prend exemple sur toi et prend ses propres initiatives. Point à la ligne.
Père Nous ne parlons pas de moi mais D'Aidhàn. quoi que vous disiez, et même si je devais le traîner sur mon domaine par la peau du cou je le ferai et...

D'un geste brusque, je me souvins avoir claqué la porte, enfouit mes oreilles sous un oreiller dodu de plumes. j'en avais mare de tout ça. Mare de ces disputes à longueur de temps mare de devoir être partagé entre ma mère et mon père. M*rde à la fin.

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Un doux rayon de soleil éclairait la villa des Thompson. Le calme s'était rétabli après la tempête de la veille. D'un pas hésitant, je gravis les marches en direction du bureau de mon père. Je désirais m'entretenir avec lui au sujet de ce que j'avais entendu hier, et lui expliquer le fond de ma penser. Qui sait peut être que l'arc en ciel viendra enfin nous faire un petit coucou après tout?

Aidhàn Père? .... père êtes vous là?

Malgré le fait que nous vivions au 21 è siècle, on m'a toujours appris à vouvoyer mon père, contrairement à ma mère qui était presque ma meilleure amie, il m'inspirait un mélange de crainte et de méfiance. Et c'est là que je le vis. Inerte. Allongé sur sa chaise, le regard vide, il tenait dans la main un verre brisé où il devait surement y avoir de l'alcool. Je me pris tout de suite responsable de ce qui arriva à mon père même si c'était le fruit d'une crise cardiaque du à un excès d'alcool. Peut être que si je n'avais pas été le sujet de leur dispute il ne serait surement pas allé se rendre ivre pour oublier le malheur. Pour moi, c'était évident, j'était coupable du meurtre de mon père.

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Mon tempérament changea royalement après cet incident. Je n'étais plus le même. Plus méfiant...plus craintif, j'essayais de ne pas trop m'attacher aux gens, afin d'éviter de leur faire de mal, pour moi j'étais vraiment un bombe ambulante qui apportait le malheurs partout. Malgré les groupies, les fan clubs et les autres, je vis mon existence prendre base sur deux faits. Les études et la photographie. Mais je dus également me résoudre à baisser mes règles d'un cran quand je la découvris.
Je sus tout de suite qu'elle était différente, plus sympathique et joviale, notamment grâce à ce sourire permanent qui lui collait aux lèvres. C'était ma meilleure amie depuis toujours, mais il fallait dire que ces derniers temps, je l'avais un peu délaissée à cause de mes problèmes familiaux et je comptais bien me racheter. Nous emménageâmes à Fawkham ensembles; plusieurs personnes laissaient supposer que nous étions un couple; ça nous a toujours fait bien rire. Bizarrement, quand je suis avec elle, rien que quand je croise son regard pétillant, plus rien n'a d'importance, je deviens plus ouvert, libre en quelques sortes. Dernièrement, ma vision d'elle change, mes regards, mes sourires également. Serais-je entrain d'éprouver plus que de l'amitié envers elle? Non; non. Je ne devais surtout pas penser à ça. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas. Je ne devais pas briser des années d'amitié par égoïsme de ma part. Je l'aime. Oui et alors. ça ne risquerait pas de briser le lien fort qui nous unie. J'y veillerais.